jeudi 26 janvier 2012

Les 60 engagements du candidat socialiste François Hollande

Conforté par des sondages de plus en plus favorables, le candidat socialiste à la présidentielle François Hollande a présenté le jeudi 26 janvier 2012, juste après son meeting de lancement de campagne au Bourget, ses "60 engagements pour la France", un programme cherchant à concilier ancrage à gauche et réalisme économique.

M. Hollande, dont le premier grand meeting de campagne dimanche 22 janvier 2012 près de Paris a insufflé à son camp l'enthousiasme qui semblait jusque là lui faire défaut, joue désormais la carte de la responsabilité pour convaincre les électeurs de ses capacités à gouverner la France, ce que lui dénie la droite au pouvoir.

La présentation de son programme de gouvernement intervient alors que le candidat socialiste creuse encore l'écart avec Nicolas Sarkozy, le président en exercice, dans le dernier sondage (CSA) publié ce 26 janvier. Il est donné vainqueur à 31% contre 25% à M. Sarkozy au premier tour et à 60% contre 40% au second tour.

Contre le "président sortant"

Nicolas Sarkozy, que François Hollande n'appelle plus que "le président sortant", n'a toujours pas officialisé sa candidature pour l'élection des 22 avril et 6 mai 2012. Mais sa stratégie consistant à rester le plus longtemps possible dans la posture du chef d'Etat affrontant la crise s'est avérée inefficace.

Devant les spéculations provoquées par ses confidences à des journalistes sur une éventuelle défaite, il pourrait être amené à descendre dans l'arène plus rapidement qu'il ne le souhaitait, peut-être lors d'une intervention télévisée prévue dimanche 29 janvier à 20 h (heure de Paris (et diffusée en direct sur TV5Monde.com), et à dévoiler à son tour son programme pour le prochain quinquennat.

"Lucidité, volonté, justice et clarté"

Le candidat socialiste, qui profite en attendant de l'avance que lui donne le calendrier, a affirmé avoir fondé le sien sur "quatre principes", "la lucidité" sur l'ampleur de la crise et l'état du pays, "la volonté" pour redresser l'économie et les comptes publics, "la justice" pour les Français et les petites entreprises, et "la clarté" sur les financements, la méthode et le calendrier.

"Je ne promets que ce que je suis capable de tenir", a-t-il dit, soulignant la gravité de la crise économique et financière dans laquelle est plongée la France avec toute la zone euro, et à laquelle s'ajoute une "crise morale" provoquée par l'accroissement des inégalités et un "sentiment d'impunité" chez les fraudeurs économiques comme chez les petits délinquants.

Relevant que la France est actuellement en "récession", M. Hollande a retenu une hypothèse de croissance de 0,5% pour l'année 2012 et de 1,7% en 2013, assurant ne rien vouloir dépenser qui ne soit financé.

Le culte de l'équilibre

Il s'est engagé à rétablir l'équilibre des finances publiques à la fin du quinquennat notamment par la suppression de 29 milliards d'euros d'exonérations fiscales. Quant aux dépenses supplémentaires, il les a chiffrées à 20 milliards d'euros, financées par des économies ou des prélèvements.

Il a promis une réforme de la fiscalité, avec une simplification de l'impôt sur le revenu et la création d'une tranche d'imposition pour les hauts revenus, et une réforme du secteur bancaire avec une séparation des activités d'investissement et spéculatives.
Le député, qui a mis les jeunes au centre de son programme, a réaffirmé son intention de créer 60 000 postes en cinq ans dans l'Education nationale, prélevés sur d'autres secteurs de la fonction publique, prévu la création de 150 000 emplois d'insertion et annoncé vouloir lutter contre les contrats de travail précaires.

Les 60 mesures, largement consacrées à des réformes économiques et sociales, prévoient aussi quelques réformes de société, telles que l'inscription de la loi de séparation des Eglises et de l'Etat dans la Constitution, et l'ouverture du droit au mariage et à l'adoption pour les homosexuels.

Les propositions du candidat socialiste ont été aussitôt la cible de la droite au pouvoir: la porte-parole du gouvernement Valérie Pécresse a donné le ton en parlant "d'un projet qui met le modèle social en péril, la crédibilité de la France en péril et qui menace les Français".

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